Les Églises de demain seront très différentes de celles que nous connaissons – Entretien avec Fritz Lienhard –

Les Églises de demain seront très différentes de celles que nous connaissons - Entretien avec Fritz Lienhard -
Pas de fatalité de la sécularisation Professeur de théologie pratique à la Faculté de théologie de Heidelberg, Fritz Lienhard nous offre, dans ce volume, le fruit de trente années de recherche. Il com- mence son essai sur le registre de la dramatisation : les Églises protestantes survivront-elles aux vagues de sécularisation et à la concurrence des nouvelles formes de religiosité ? Mais il s’empresse d’ajouter : l’avenir est à Dieu, et en déposer le souci entre ses mains est un geste libérateur. L’auteur articule ensuite sociologie, théologie systématique et théologie pratique, pour mener une enquête passionnante au cœur des perspectives de survie, de renoncements et de recompositions du protestantisme contemporain, en France et en Allemagne. Ce livre se propose ainsi d’éclairer les choix stratégiques des Églises protestantes pour les années à venir. Vous venez de publier un ouvrage intitulé : L’avenir des Églises protestantes. Vous dites que c’est le fruit de trente années de recherches et de dialogues. Qu’est-ce qui vous a conduit vers cette publication ? Le point de départ, c’est ma fréquentation de différentes Églises, en France et en Allemagne, avec lesquelles j’entretiens une solidarité critique, mais aussi ma passion pour ce que vivent nos contemporains, pour lesquels j’éprouve la même solidarité critique. J’ai été pasteur en Alsace pendant quatre ans, puis j’ai enseigné la théologie pratique à l’Institut protestant de théologie de Montpellier pendant dix ans (avec notamment un cours sur l’évangélisation), et depuis dix ans je suis professeur à la Faculté de théologie de Heidelberg. Ce livre sort maintenant parce qu’il fallait pour moi le temps de la maturation, et parce que la situation des Églises protestantes des deux côtés du Rhin est arrivée à un point de rupture de système : tout le monde sait qu’on ne peut plus continuer comme avant. Comme le disait un sociologue avec un jeu de mots involontaire : « L’avenir du clerc est sombre… ! ». Pour ma part, je suis convaincu que les Églises vont survivre, mais la question est de savoir comment. Sans doute faudra-t-il abandonner le modèle médiéval de la paroisse, et peut-être recommencer l’Église autour d’une table de cuisine … Ce qui est évident, c’est que les Églises de demain seront très différentes de celles que nous connaissons. L’enjeu est donc d’accompagner ces mutations, et je le fais sans pathos révolutionnaire, sans aucune volonté de tout casser : ma solidarité critique se double de l’amitié que j’éprouve envers les militants de base. Je suis motivé à la fois par une volonté de lucidité et par une réelle sympathie dans l’appréhension du phénomène de la sécularisation : il en va en effet du devenir humain et spirituel de nos contemporains. De même, il importe de réaliser qu’il y a bien une sécularisation, mais que celle-ci n’est nullement une fatalité qui serait soi-disant liée au devenir adulte de l’être humain. La sécularisation doit être considérée comme un beau défi pour nos Églises. Pour lire la suite de l’entretien, cliquer ici Vous pouvez aussi vous abonner gratuitement à la revue Foi et Vie
share

WP2Social Auto Publish Powered By : XYZScripts.com