Deuxième bougie de l’Avent : la bougie de la justice

Frères et sœurs, chers amis, « En ces jours et en ce temps-là, je ferai éclore pour David un germe de justice ; il exercera dans le pays le droit et la justice. » dit le Seigneur dans le livre du prophète Jérémie chapitre 33 au verset 15. Après avoir allumé la première bougie de l’Avent, la bougie de la Paix, la deuxième semaine de l’Avent s’illumine, elle, sous le signe de la justice, symbolisée par la deuxième bougie que nous allumons avec espérance. Dans un monde marqué par tant d’inégalités, de fractures et d’injustices, ce « germe de justice » annoncé par le prophète Jérémie nous rappelle la promesse d’un règne où droit et justice s’embrasseront (Psaume 85:11). Dans la pensée biblique, la justice dépasse la simple équité humaine. Elle incarne la fidélité de Dieu à son alliance et son désir de rétablir un ordre où chaque être humain retrouve sa dignité. Cette vision se reflète dans la venue du Christ, cet « Emmanuel » qui ne se contente pas d’observer le droit, mais qui fait éclore la justice par sa vie, sa parole et son sacrifice. Comme l’écrit si bien Saint Augustin : « La justice consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû selon la loi de Dieu. » En allumant cette bougie, nous nous souvenons que Noël est plus qu’un moment festif : c’est un appel à participer à cette œuvre qui nous dépasse puisqu’elle nous précède, une œuvre divine de réconciliation et de réparation (restauration) du monde. Nous serons ainsi, co-ouvriers avec Dieu, car bien plus qu’une vertu, la justice divine est bien plus qu’une vertu, elle est une espérance vivante, reposant sur l’œuvre du Christ, Parole incarnée, elle est grâce et responsabilité. La justice chrétienne n’est pas statique, elle est agissante, dynamique. Elle s’exprime dans l’amour du prochain, dans l’accueil des exclus et dans le combat contre tout ce qui détruit l’image de Dieu en l’homme. Dans La critique de la raison pratique, le philosophe Emmanuel Kant souligne que la justice véritable n’est possible que si elle repose sur une intention morale pure, tournée vers le bien commun. Cette perspective résonne avec les paroles d’Isaïe : « Le fruit de la justice sera la paix » (Isaïe 32:17). La justice chrétienne, nourrie par la grâce, ne cherche pas seulement à redresser les torts, mais à instaurer une paix durable et profonde, celle du Royaume de Dieu. Frères et sœurs, chers amis, cette semaine, alors que la lumière de la deuxième bougie éclaire nos chemins, posons-nous cette question : comment puis-je, à mon échelle, devenir un artisan de justice ? Comme le Christ, nous sommes invités à nous lever pour défendre la veuve, l’orphelin et l’étranger (Matthieu 25 ; Deutéronome 10:18). Nos gestes, même modestes, sont comme les premières étincelles qui préparent l’avènement du Royaume. Que cette semaine de l’Avent soit pour chacun de nous l’occasion de méditer ces paroles de Dietrich Bonhoeffer : « L’Église n’a pas le droit de se taire lorsque le cri de l’injustice retentit. » Et que nos prières et actions s’élèvent comme une offrande vivante à celui qui vient établir son règne de justice et de paix. Marana Tha : viens, Seigneur Jésus, et fais germer en nous ta justice.

Fraternellement, le pasteur, Maximilien LUZEKA